Adapter sa pratique de yoga avec le dosha Vata

Lorsque le dosha Vata est dominant dans la constitution d’un individu, on peut observer quelques qualités manifestées. Physiquement, la structure osseuse est assez fine, osseuse et anguleuse ; la peau est terne, souvent sèche et elle marque les rides ; les dents sont ternes, irrégulières.

Sur le plan mental, les dominantes Vata seront adeptes du changement et de la créativité, et réagiront par la peur face à un obstacle. Ils sont rapides, mobiles, légers, subtiles, irréguliers. Les yogis Vata sont souvent friands des enchainements de postures du viniyasa, ils apprécient souvent les méditations créatives, détestent les routines et les répétitions de séances.

Les types Vata sont généralement attirés par les nouvelles expériences. Cela se traduit dans leurs loisirs par des sports à sensation (souvent en lien avec le vent comme la voile ou le parapente) ou vigoureux et dynamiques comme le trail, qu’ils peuvent pratiquer jusqu’à la limite de l’épuisement. Ils ont du mal à laisser des plages de rien dans leurs agendas et ont souvent des journées très remplies, surtout pendant leurs vacances.

Pour les généralités sur les doshas et pour connaître votre constitution de base, je vous renvoie au 1er article de cette série Les 3 énergies vitales dans l’Ayurveda

Les facteurs qui aggravent Vata

Nous vivons dans une société qui aggrave Vata par nature : déplacements professionnels, vacances loin du domicile, hyperstimulation cérébrale et sensorielle, attention morcelée par les smartphones… Tout ceci contribue à une forme d’agitation, d’instabilité, qui augmente Vata. D’autres facteurs sont également à prendre en compte :

  • Exposition au froid
  • Absence de routine dans la vie
  • Jeûne
  • Manger trop d’aliments secs, glacés, ou de restes
  • Trop d’exercice physique, ou mal adapté
  • Manque de sommeil, veiller tard, travailler la nuit
  • Souci, crainte, anxiété, chagrin et les répressions de ceux-ci

La temporalité de Vata

  • Période du cycle menstruel : juste avant et pendant les règles
  • Période de l’année : Octobre à janvier
  • Période de vie sous influence Vata : à partir de 60-65 ans

Si vous avez une constitution à dominante Vata, cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus voyager du tout ! Simplement, observez pour vous-même l’impact qu’un déplacement professionnel a sur vous, et demandez-vous si votre Vata est en excès. Il est alors possible d’anticiper les écarts dont vous savez à l’avance qu’ils vous créeront des difficultés…

Quels sont les signes indiquant un excès de Vata ?

Au niveau métabolique : une digestion irrégulière, parfois lente, parfois rapide. Alternance de selles molles et de constipation, avec quelques jours où tout semble normal.

Au niveau physiologique : ventre ballonné, douleurs en bas du dos, articulations douloureuses, raideur et tension dans les muscles, règles irrégulières

Au niveau mental : agitation, nervosité, anxiété, peur, confusion, tristesse, perte de créativité, humeur changeante, manque de communication

Comment adapter sa pratique de yoga en cas d’excès de Vata ?

Pour pacifier Vata, il sera essentiel de s’ancrer, se réguler, canaliser et recentrer (tout ce que Vata déteste en somme…).

En excès de Vata, la pratique du yoga pourra être sobre, épurée et ramenée à sa dimension physique d’ancrage. Dans chaque posture, on pourra ne garder qu’un seul point d’attention, le bavhana, qui se fera dans le corps, au niveau de vos appuis (les kurma) et l’ancrage à la terre qui vous donne votre stabilité. Cela aidera à canaliser le mental et à ramener de la conscience corporelle.

Pour limiter la dispersion mentale et physiologique, il vaut mieux éviter les enchainements de postures dynamiques. Préférer des postures en statique, ou alors si vous ne pouvez pas vous passer des viniyasa, faites vos transitions entre postures en krama, c’est-à-dire graduellement sur plusieurs respirations, afin de ra-len-tir.

Les postures un peu physiques sont intéressantes car elles ramènent la présence dans le corps et aident à fixer le mental. A vous de doser l’engagement que vous mettez dans votre pratique pour vérifier que l’effet stabilisant est bien présent.

On pourra utiliser des postures symétriques et des postures asymétriques sans distinction. Les postures qui rassemblent seront particulièrement aidantes pour apaiser Vata (uttanasana, apanasana, pascimatasana, janushirshasana, maha mudra). Les postures d’équilibre sont également intéressantes pour favoriser le centrage.

Observez comment vos pranayama habituels dispersent votre mental. Si le comptage des respirations, l’exigence des narines alternées et l’allongement du souffle font trop d’informations, il vaut sans doute mieux les laisser de côté pour le moment. Une relaxation en savasana, les mains sur le ventre, avec la conscience des appuis au sol et de la respiration, sera sans doute plus bénéfique.

Partage perso - mon Vata et moi...

Ayant une forte dominante Vata dans ma constitution, j’ai appris à composer avec, dans ma pratique de yoga mais également avec quelques astuces alimentaires (manger chaud, onctueux, plus gras que ce qui m’attire spontanément). Les auto-massages à l’huile chaude sont devenus quasiment quotidiens.

Je n’arrive toujours pas à mettre de vraies routines dans mon quotidien, mais j’ai levé le pied sur les activités outdoor punchy et je ménage plus de temps de rien dans mon agenda.

En quelques mois de ce « régime » mental et physique, j’ai largement gagné en stabilité mentale et émotionnelle, je dors mieux, et surtout j’arrive à mieux gérer les fluctuations de mon énergie.